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Réalisations

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L'Ecclesia

Luxeuil-les-Bains (70)

Culture

L'Ecclesia

Année de livraison :

2021

Surface de plancher (en m2) :

1564

Coût total (en € HT) :

4 486 500

Maître d'ouvrage :

Ville de Luxeuil-les-Bains (70)

Maître d'oeuvre :

Malcotti & Roussey Architectes (70)

Bureau d'étude bois :

CETEL (25)

Utilisation du douglas :

Façades non porteuses en bois, constituées de poteaux en lamellé-collé Douglas avec remplissages 3 plis Douglas (saturateur gris clair).

L'Ecclesia

Descriptif :

 

Le site :

 

Le site est implanté au cœur historique de la ville ancienne.

Au cours de plusieurs campagnes récentes de fouilles (2008 et 2009,) un important site archéologique a été mis au jour sous une partie de la place de la République de Luxeuil-les-Bains. Autour des vestiges de l’ancienne église paroissiale Saint-Martin, détruite au XVIIème siècle et qui fut une des trois églises du monastère de Luxeuil-les-Bains, les archéologues ont pu mettre au jour les vestiges d’une villa romaine du IIème siècle, d’une nécropole païenne du Bas-Empire, d’une basilique paléochrétienne et des édifices cultuels évoluant de la période mérovingienne à la fin du Moyen Age.

 

Considérant l’importance de ce site, classé au titre des monuments historiques qui complète le patrimoine abondant de la Luxeuil-les-Bains et révèle un des pans les plus prestigieux de son histoire, la ville a décidé la conservation des vestiges et leur mise en valeur par la construction d’un abri destiné à devenir central dans la démarche de découverte de la ville. Pour les besoins du projet, elle a procédé à l’acquisition d’un bâtiment riverain indispensable au projet pour redéployer les activités de l’Office du tourisme. S’inscrivant dans une démarche globale de redynamisation du centre-ville, la place a également été réaménagée dans le cadre du projet.

 

 

Les choix urbains architecturaux et techniques :

 

La réalisation porte à la fois sur l’aménagement de l'Office du Tourisme dans un bâtiment existant et la construction d'un abri au-dessus du site archéologique Saint-Martin. L'ancien immeuble accueillant l'Office du Tourisme a fait l’objet d’un important chantier de réhabilitation intérieure, sans modification majeure de sa volumétrie pour offrir de nouveaux lieux d'accueil, des espaces pédagogiques généreux, des bureaux et des réserves, distribués sur quatre niveaux. L'ensemble des planchers bois ont été repris et transformés en de nouveaux planchers bois. La charpente a été conservée et renforcée.

 

Adossée à l'Office du Tourisme et installée sur l'ancienne Place de la République, l'&cclésia, enveloppe les vestiges tout en redessinant les espaces urbains qui l'entourent : le parvis sur la rue commerçante, une placette à l'arrière dégageant une vue sur les anciens hôtels particuliers de style gothique ou renaissance. Le volume du bâtiment est décomposé en blocs séquencés sur la rue de la République au sud, à l'échelle de la trame parcellaire. Au nord et à l'est sur l'impasse et la petite place, le gabarit est plus bas et unifié. Bref, une volumétrie en symbiose avec son environnement proche. A l'intérieur, le volume de l'abri forme un ensemble plus unitaire entièrement dédié et contraint par les vestiges. Suivant le périmètre strict des fouilles, la toiture de l'abri couvre d'un seul tenant l'ensemble des fouilles sur une vaste surface de 765 m2. Le choix constructif de la charpente s'est porté tout naturellement vers une structure tridimensionnelle orthonormée pour sa capacité à franchir horizontalement une grande portée (ici 24,00 m au point le plus large du transept).

 

La finesse du métal et le principe de la trame apporte au projet en second lieu, une dimension graphique et abstraite à cette nouvelle strate contemporaine qui fait référence au carroyage orthonormé utilisé traditionnellement par les archéologues pour établir leurs relevés. La charpente est en acier brut autopatinable, construite sur la base d'une maille carrée de 2,00 m x 2,00 m orientée suivant l'axe des vestiges majeurs du site, l'église Saint-Martin. Cette géométrie structure, régit et donne la mesure à l'ensemble de la composition. Elle se décline sur la totalité des ouvrages de l'enveloppe du bâtiment, depuis les façades non porteuses en Douglas ; avec leur trame de poteaux espacés tous les 0,50 m ou 1,00 m suivant les orientations, reposant sur des murs-bahuts formant longrines. Cette logique se poursuit jusqu'au calepinage des passerelles intérieures périphériques encadrant les vestiges et à celui des dispositifs scénographiques. Elle ordonne enfin la nappe des caillebotis installée en complément de la toiture végétalisée pour former la cinquième façade, visible seulement des habitants du quartier.

 

Enfin, le poids de l'ensemble de la structure de l'abri repose sur d'épaisses poutres longrines, marquant son soubassement. Les charges sont réparties sur des pieux dont l'implantation entre les vestiges a été positionnée avec précision suivant le profil du terrain. Certaines de ces poutres longrines font jusqu'à 11 m et pèsent plus de 10 tonnes. L'abri n'est pas chauffé mais complètement isolé thermiquement, il est ventilé et partiellement régulé hygrométriquement.