Réalisations

Descriptif :

Notice architecturale

Le projet de réaménagement du secteur Mailhné Soum Couy à La Pierre-Saint-Martin présente un intérêt vital pour l’évolution de la station de ski. Pour cela, le Maître d’Ouvrage a adopté une démarche volontariste dans l’approche environnementale de ce projet, qui se développe dans un site d’une qualité exceptionnelle, et dans le choix d’une architecture qui se différencie de la typologie montagnarde traditionnelle pour tendre vers la meilleure intégration paysagère tant en été qu’en hiver

L’été

C’est par la simple analyse de ce paysage karstique, dominé par un calcaire gris, que nous en sommes venus à développer une architecture de mimétisme, dans une volonté d’intégration et de discrétion. Pour cela, nous exploitons la propriété des bois naturels à griser vite et bien en montagne, grâce à la lumière et aux UV plus intenses qu’en plaine. Nous avons développé des volumes dont la géométrie reste adaptable et compatible avec les fonctions programmatiques, mais qui s’éloigne de toute forme identifiable traditionnellement dévolue aux bâtiments. D’où cette architecture polymorphe inspirée de formes rocheuses naturelles dont l’unique dénominateur commun est le bois, sa couleur grise et la trame parallèle de chaque facette évoquant le rythme des petites crevasses d’érosion verticales et parallèles.

L’hiver

Le critère d’étanchéité, à l’eau de pluie comme de fonte, au vent, et à la neige poudreuse est prédominant en montagne, tout particulièrement à la Pierre-Saint-Martin. Compte tenu du peu d’ouvrants nécessaires, nous avons pensé un bâtiment entièrement revêtu d’une étanchéité en continu, couverture, parois et soubassements à l’exception des baies, bien sûr. L’enveloppe est donc étanche aux contraintes climatiques. Cette conformation permet de supprimer tous les ouvrages qui supportent mal les accumulations de neige et de glace, gouttières, chéneaux, exutoires divers. Pour protéger l’étanchéité de la reptation des masses neigeuses et glacées, nous avons « réinventé » le porte-neige, en l’occurrence en bois, qui stocke la neige et contribue à l’insertion d’hiver. Le porte-neige est donc un élément fonctionnel qui va dans le sens de l’intégration paysagère des bâtiments, en été par sa teinte grise et sa structure, en hiver en favorisant la formation d’un épais manteau neigeux. Pour conclure cette présentation, nous revenons sur la philosophie générale de ce projet atypique. Nous avons développé tout au long de cette ligne de télésièges une architecture protéiforme, dont nous avons justifié les spécificités au regard des contraintes, tout en gardant une même écriture afin de donner une unité à l’ensemble, une identité à l’architecture de la station tout en restant humble et discret. Cette architecture supportera en se bonifiant la patine du temps sous la pression du cycle des éléments que sont la lumière de montagne, le vent, le froid, la neige, la glace. Les vieux télésièges remplacés datent de la fin des années 60. Nous souhaitons que ce nouveau projet ait la même espérance de vie dans ce site extrême, extrêmement beau.

Descriptif technique

Les principales lignes du parti constructif sont les suivantes :

Les superstructures :

Mis à part, les soubassements maçonnés d’une hauteur d’environ 80 cm et les locaux qui appellent des structures lourdes (transformateur), les superstructures sont constituées d’éléments « légers ».

L’ossature primaire, portiques, contreventements, stabilités sont métalliques. Les charges que doivent reprendre les structures sont très importantes et augmentent avec l’altitude et les accumulations de neige. Nous n’avons pas retenu de charpente principale en bois car les encombrements sont plus importants et les assemblages (encastrements) plus difficiles à gérer. L’empannage est en lamellé collé. Les façades des parties closes des volumes « habités » sont construites sur le principe de l’ossature bois.

Le support d’étanchéité : le support d’étanchéité qui reste très majoritairement visible en sous-face est en volige de sapin des Pyrénées brut de sciage de 40 mm d’épaisseur.

L’étanchéité : l’ensemble de volumes est traité en continu, couvertures, parois en rampants et parois verticales jusqu’au pied du soubassement maçonné. Le bâtiment est donc totalement étanche à l’eau de pluie et de fonte, qui est rejetée en pied de bâtiment sans système de recueil (gouttières, chéneaux, relevés d’étanchéité). Le bâtiment est également totalement étanche à l’air (hors ventilation contrôlée bien sûr), au regard du vent et de la neige poudreuse. Les pentes des couvertures sont orientées pour détourner les eaux de pluie et de fonte et leur corollaire les stalactites de glace, des zones de circulation et des baies (portes et châssis vitrés). L’étanchéité est de type bicouche bitumineuse autoprotégée sur isolant pré-enduit avec fixations mécaniques de renfort. Le grammage est renforcé (180 gr au m2). L’étanchéité doit être étudiée pour le soulèvement au vent, la reptation de la neige gelée, le poinçonnement ponctuel de la glace et les surcharges importantes.

Le porte-neige :

Le porte-neige est constitué des éléments suivants :

- Un plot en bois contre collé fixé sur l’empannage à travers le voligeage d’une hauteur de 20 cm entièrement étanche en continuité de la couverture

- Une cornière métallique fixée sur le plot en bois à travers l’étanchéité. Cette cornière est également entièrement étanchée

- Un empannage en douglas, fixé horizontalement sur la cornière métallique

- Enfin, le porte-neige en chevrons de douglas

Les façades à ossature bois :

Les façades à ossature bois sont constituées d’un complexe suivant :

- A l’extérieur, un panneau bois et résine nori

- Un vide d’air, un parepluie

- Un panneau OSB

- Un film d’étanchéité à l’air

- Un isolant fibre de bois

- Un habillage de finition en volige de sapin du Nord

Les menuiseries :

Menuiseries en bois triple vitrage (portes et fenêtres)