Union Européenne

Le Douglas

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6 • Sylviculture

France Douglas n’a pas vocation à proposer des schémas de sylviculture. Pour autant, compte tenu de l’impact évident de la sylviculture sur les caractéristiques des produits forestiers, le Conseil d’administration de France Douglas a adopté, lors de sa session du 17 décembre 2015, un certain nombre de Recommandations sylvicoles en vue d’anticiper les évolutions en cours.

La formulation de ces recommandations intervient dans un contexte marqué par l’évolution du marché de la construction et le besoin, au regard de la dynamique de la ressource, d’élargir les parts de marché du douglas. Si les évolutions en cours dans le domaine de la construction sont particulièrement favorables au matériau bois, ce dernier doit néanmoins être en situation de répondre aux exigences légitimes de sécurité de l’utilisateur tout en affirmant sa compétitivité par rapport aux autres matériaux, ce qui suppose une harmonisation accrue de la chaine de production, de la grume au produit fini.
Le douglas n’échappe pas cette règle et ce d’autant qu’il s’agit d’un matériau nouvellement venu sur le marché, dont les propriétés propres (durabilité naturelle, performance mécanique,...) pour intéressantes qu’elles soient, doivent encore être très largement diffusées. C’est dans ce contexte que le conseil d’administration de France Douglas a souhaité, dans l’intérêt partagé de chacun des maillons constitutifs de la filière (du producteur au transformateur), guider le sylviculteur à produire des arbres répondant aux exigences technico-économiques des marchés.

Trois objectifs principaux
1. Réaffirmation de l’objectif prioritaire de production de bois d’œuvre.
2. Réaffirmation de la volonté de valoriser les spécificités du Douglas : durabilité naturelle et performance mécanique, notamment…
3. Nécessité d’adapter l’offre aux attentes du marché.

Ces 3 objectifs supposent que les objectifs de production forestière soient soucieux :
• Du niveau de performance mécanique qui est corrélé positivement à la maturité
• De la proportion de duramen qui est positivement corrélée, toutes choses égales par ailleurs, à l’âge de l’arbre.
• De la nodosité et de la conformation de l’arbre qui peut dégrader sa qualité.
• Du défilement de l’arbre qui conditionne le rendement au sciage de la grume.

Il en résulte un certain nombre de recommandations qui sont énumérées ci-après :

Principes généraux
• Cas général : Cibler un diamètre d’exploitabilité (à 1,30m) de 50-55 cm dans le cadre d’une sylviculture permettant de minimiser l’impact de la branchaison et d’optimiser la proportion de duramen.
• Cas particulier : La production d’arbres de plus gros diamètre ne peut être envisagée qu’avec l’objectif d’accéder à des produits à plus forte valeur ajoutée (menuiserie, produits décoratifs,...). Dans ce cas, il conviendra toutefois de s’assurer que les arbres composant le peuplement soient de qualité suffisante (branches fines et horizontales, bonne rectitude,…) ou qu’ils aient bénéficié dans leur jeune âge (avant 20 ans) d’une opération d’élagage artificiel (sur une hauteur minimale de 6 m, pouvant idéalement être complétée par la suite sur une hauteur de 10-12 m). Ce schéma suppose l’adoption de révolutions longues (60 ans ou plus) en vue de valoriser au mieux l’opération d’élagage.

Recommandations
• Récolter les peuplements ayant déjà atteint le diamètre d’exploitabilité (50-55 cm à 1,30 m) - ou, à fortiori, qui l’ont dépassé - plus particulièrement pour ceux dont la qualité n’est pas satisfaisante au regard de la branchaison, de la forme…
• Adapter la sylviculture des peuplements d’âge intermédiaire (15-30 ans) : diminution des taux de prélèvement, élimination précoce en 1ère ou seconde éclaircie de tous les arbres dominants mal conformés, de façon à maîtriser la grosseur des branches et augmenter la proportion de duramen.
• Reboiser avec du matériel génétique sélectionné et à plus forte densité (1 500 tiges /ha, voire plus).

Les recommandations sont disponibles en téléchargement dans la médiathèque. Ce document de 12 pages s’attache à livrer des clés de compréhension des marchés aux sylviculteurs, et à détailler les spécificités du Douglas qu’il faut prendre en compte pour la bonne conduite des peuplements. Les exigences normatives en matière de construction sont ensuite expliquées, et mises en perspective avec les pratiques sylvicoles recommandées.