Union Européenne

Foire aux questions

Consultez les différentes rubriques de notre FAQ, afin de comprendre les enjeux sociétaux, économiques et environnementaux propres à l’utilisation du Douglas, de la sylviculture jusqu’aux projets architecturaux. Nos experts, tous acteurs de la filière répondent à vos questions.

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Que représente le Douglas en France et dans ses territoires ?

La France est le premier pays producteur de Douglas en Europe.
• Surface :  426 000 hectares
• 130 millions de m3 de bois sur pied
• 4 régions concentrent les ¾ de la ressource
Le Douglas représente moins de 3 % de la surface forestière française, mais permet la production de 18 % des sciages français en 2020. Dans 20 ans, il pourrait représenter le tiers de la production résineuse nationale.

Pourquoi trouve-t’on du Douglas en France ?

Le Douglas est une essence robuste peu sensible aux ravageurs, à la sècheresse et aux efforts de vent. Du fait d’une aire de répartition d’origine très vaste induisant des conditions climatiques et environnementales variées, le Douglas dispose d’une grande diversité génétique lui permettant une capacité d’adaptation élevée aux contraintes environnementales.
Par ailleurs le Douglas est une essence aux qualités technologiques reconnues (durabilité du bois, collage, résistance mécanique, séchage...).

Comment les forêts de Douglas sont-elles gérées ?

Les forêts de Douglas sont des forêts appartenant à des propriétaires privés à 84 % et publique (forêts communales ou domaniales) à 16 %. 
Les propriétés de Douglas sont issues de plantation de terres agricoles peu productives et/ou difficilement exploitables, dans un schéma ou la propriété agricole était petite et morcelée avant le remembrement. Ainsi, la propriété forestière est majoritairement constituée de propriétaires disposant de faibles surfaces en plusieurs petites parcelles.
Par ailleurs, les plantations sont relativement récentes au regard du cycle forestier, ainsi le renouvellement du massif vient de commencer après une campagne de plantation datant de la seconde moitié du XXème siècle. À ce stade, la superficie plantée en Douglas en France varie peu et est de l’ordre de 420 000 ha en 2021. En revanche, le renouvellement du massif augmente fortement et peut être effectué par plantation ou régénération naturelle. 
Ainsi, sur le plan de la gestion sylvicole, il n’existe pas de schéma unique, et le mode de gestion est défini selon les objectifs et contraintes du propriétaire et de sa propriété. Néanmoins, même à défaut de vouloir maximiser son profit, le propriétaire est soumis à contraintes économiques s’il souhaite pouvoir entretenir et renouveler sa forêt.

Il existe deux grands modes de gestion :

• la sylviculture régulière : les arbres du peuplement ont le même âge

- plantation
- éclaircies à 20-25 ans puis éclaircies régulières tous les 7-10 ans
- coupe rase quand les bois ont atteint l’objectif du propriétaire

• la sylviculture irrégulière : les arbres du peuplement ont des âges étagés 
- à partir d’un peuplement régulier : coupe sur des classes d’âge précises et régénération afin de permettre d’avoir des âges hétérogènes, mais en proportion homogène
- coupe tous les 5 ans et régénération.

Compte tenu de la récente implantation du massif de Douglas, le mode de gestion est aujourd’hui majoritairement en sylviculture régulière. L’irrégularisation est néanmoins désormais possible à partir des peuplements réguliers.
Les deux modes de gestion peuvent coexister sur une propriété et selon les parcelles.

Comment la filière Douglas s’organise t’elle face au changement climatique ?

Il existe aujourd’hui plusieurs leviers pouvant permettre d’atténuer les impacts du réchauffement climatique sur les forêts de Douglas :

• L’amélioration génétique : sélectionner les individus à même d’être plus résistants au climat futur

• Les techniques de reboisement : les jeunes pousses sont sensibles au manque d’eau, optimiser les techniques de reboisement permet de limiter les pertes lors de la régénération du massif.

• Identifier les zones à enjeu : certaines zones adaptées au Douglas en 2020 ne le seront plus en 2050.

• Observer et s’adapter : il est difficile d’effectuer des prédictions fiables à toutes les échelles sur les contraintes climatiques futures. Les solutions sont trouvées à l’aide d’une observation/correction constante des pratiques à chaque échelle : parcelle, massif, territoire national.


Par ailleurs, la filière entière doit se préparer à ces modifications climatiques en anticipant par exemple une crise sanitaire qui se traduit par un afflux massif et soudain de bois de diamètres variés à transformer. La filière doit s’adapter pour pouvoir passer des faibles diamètres par exemple si le massif renouvelé aujourd’hui n’est pas adapté avant d’arriver au diamètre d’exploitabilité.

Que répondez-vous vis-à-vis de la polémique de la monoculture et son impact sur la biodiversité ?

Quand on parle de biodiversité, il est important de préciser l’échelle de mesure, c’est-à-dire qu’il faut ajouter la notion de temps et d’espace.
• La biodiversité α désigne le nombre d’espèces présente dans un milieu donné à un instant donné
• La biodiversité β permet de mesurer à quel point deux populations d’espèces sont différentes en évaluant les espèces en commun. Cet indicateur de biodiversité peut être ramené à une unité spatiale afin de définir de manière plus complète que la biodiversité α la biodiversité d’un territoire aux biotopes variés.
• La biodiversité ϒ est la somme de la diversité α et β

Par ailleurs, à l’échelle du massif forestier, la propriété est très variée (schéma). En effet, seulement 12 % des propriétaires disposent de plus de 4 ha de forêt. Ces propriétés sont-elles même morcelées, si bien qu’il n’existe que peu de grandes propriétés d’un seul tenant. (cf. schéma de la propriété forestière et capture cadastrale)






Cette particularité foncière induit une grande diversité des essences à l’échelle d’un massif forestier de plusieurs km².  Dans ce contexte, mesurer la biodiversité d’une parcelle n’est pas représentatif de la richesse d’un écosystème, celle-ci devant s’évaluer à l’échelle d’un ensemble de parcelles suffisamment représentatives du milieu.

Enfin, il convient également de définir la notion de monoculture. La monoculture forestière consiste en la gestion d’une essence objectif pour laquelle il y a des attentes économiques. En revanche, associé à cette essence objective, il existe une forte végétation d’accompagnement composée de divers arbres, arbustes et arbrisseaux, surtout après les premières éclaircies.

La qualité de la forêt française est-elle menacée ?

On peut essayer de définir la qualité d’une forêt par sa capacité à remplir une ou plusieurs de ses fonctions, qu’elle soit environnementale, sociétale ou économique. De la production de bois, à l’accueil de la biodiversité et du public en passant par la gestion des risques naturels, l’évaluation qualitative des forêts dépend donc d’une vision très personnelle de ce que doit être une forêt et du rôle qu’elle doit jouer. Aujourd’hui en France 18,5 % de la surface forestière est à l’origine de 90 % des sciages résineux. Par ailleurs l’exploitation forestière ne touche principalement que 63 % de la superficie forestière, le reste étant « hors gestion » ou difficilement exploitable techniquement (IGN et FCBA). La forêt française est à deux tiers feuillus, et 36 % de la forêt est faiblement exploitée (récolte de 33 % de l’accroissement naturel), représentant 3 % du bois d’œuvre, mais contribuant largement à la récolte de bois de feu (37 %). Dans le cadre du Douglas, la superficie forestière dont le Douglas est l’essence principale n’évolue pas depuis plus de 20 ans et représente 420 000 ha (2,5 % de la surface forestière métropolitaine). Les forêts de Douglas produisent 17 % des sciages.

Ce rapide état des lieux de la forêt française métropolitaine donne un aperçu de la diversité des usages et des vocations forestières, remettant en question une évaluation de l’état qualitatif global de la forêt française. En revanche, la forêt dans son ensemble est soumise à la menace du réchauffement climatique qui peut gravement altérer la qualité des forêts françaises dans leurs capacités à remplir leurs fonctions.

Pourquoi utiliser ce bois plutôt qu’un autre ?

En France, la ressource en Douglas est abondante, souveraine et caractérisée. Avec 420 000 ha, les forêts de Douglas françaises représentent 2,5 % de la surface forestière, mais sont à l’origine de 18 % des sciages. En 2030, cette même surface représentera même jusqu’à 35 % des sciages produits sur le territoire. Ainsi consommer du Douglas, c’est utiliser une ressource nationale réduisant la part de bois importés, et réduisant d’autant les distances de transport de bois sur une grande partie du territoire.
Le bois de Douglas est reconnu pour ses qualités de durabilité naturelle bien supérieures aux autres résineux utilisés dans la construction. Cela rend ce bois polyvalent et utilisable sur tous les usages du bâtiment : produits structurels, d’enveloppe, d’aménagement intérieur et extérieurs.
Le Douglas est un bois maîtrisé et caractérisé dans les normes du bâtiment. Cette abondante documentation facilite son utilisation aux usagers (constructeurs, charpentiers, particuliers) et les fabricants de produits bois (scieurs, raboteurs, fabricants de produits d’ingénierie.)
En France, le Douglas est donc un bois de premier plan, valorisant le tissu économique local et national, relevant les défis techniques et participant à l’efficacité environnementale du secteur du bâtiment.

Comment faites-vous pour continuer à améliorer ce matériau ?

De nombreux programmes d’amélioration sont en cours en collaboration avec FCBA et l’INRAE. L’objectif de ces programmes est de sélectionner les individus selon des critères de résistance à la sécheresse, branchaison, proportion de bois de cœur, résistance mécanique, vitesse de croissance… Afin de préparer les vergers fournissant les graines pour les forêts de demain.
Par ailleurs, des sujets de recherche sont en cours concernant la sylviculture du Douglas, notamment au sujet de la densité de plantation et la gestion sylvicole.
Enfin, l’amélioration du matériau passe aussi par une optimisation de sa valorisation économique : développement de nouveaux produits comme les produits d’ingénierie (lamellé collé, CLT..), étude pour la meilleure caractérisation mécanique des bois, étude sur la ressource et le marché à l’horizon 2030…

D’où vient le bois utilisé dans la construction bois en France ?

En France, une part non-négligeable des consommations de bois transformés provient d’importations. Ces importations peuvent être sous forme de bois rond transformé en France ou de produit transformés. La ressource française ne représente donc que 60 % de la consommation totale de bois transformés.




Avec 420 000 ha, la France pèse à 52 % du total de la surface européenne de Douglas. L’Allemagne dispose de 220 000 ha, vient ensuite la Grande-Bretagne (50 000 ha), puis la Belgique et l’Italie (30 000 ha). Cette abondante ressource nationale explique que la très large majorité du Douglas disponible en France est issue d’une ressource forestière française.